1 Qui est-on chacun … ?
2 De quoi est-on responsable … ?
3 Qu’est ce qui donne sa valeur à l’humain ?
4 Que réaliser ensemble … ?
5 En se reconnaissant partenaires … ?
6 Pour s’unir, faisant du pire un meilleur … ?
7 Quels moyens d’existence ?
8 Selon quelles lois, choix de société ?
9 Croyant à quoi, à qui, en fin de compte … ?
La visée est intéressante, prenant en compte la redécouverte bien trop tardive par la communauté humaine mondiale que l’économique ne commence pas avec les rapports humains car sans les apports de la nature, les humains ne pourraient RIEN produire. Donc n’échangeraient rien, ne transformeraient rien. L’humanité disparaitrait;
Je dis redécouvert car une des toutes premières écoles de pensée économique, les physiocrates, comme par hasard opposés aux « mercantilistes » mettait la nature à la base de tout. Leur credo : « seule la nature et donc les paysans, produisent de la richesse. Les propriétaires fonciers vivent du surplus dégagé par les agriculteurs. Quant aux artisans et ouvriers, ils ne font que transformer des produits qui proviennent de la nature ». Bien sûr, c’était la préhistoire des sciences économiques et ils ont eu des maladresses qui les ont fait ranger aux oubliettes. Mais en 2023 on publie des livres tels que « plaidoyer pour une économie intégrant l’impératif écologique sous-titré « redécouvrir les physiocrates » (JM Daniel, Ed. Odile Jacob, 212 p).
Je trouverais ennuyeux de pactiser avec l’idée que le champ de l’économique ne commence qu’avec l’économie marchande. Or c’est ce qui s’est produit, en théorie et en pratique, celle-là culminant dans l’absurde en fin de XXème siècle avec ce qu’on a appelé la financiarisation de l’économie. Les économistes – je les ai suivi – ayant sauté à pieds joints sur la réalité basique que les humains ne produisent rien par eux-mêmes, ils ne peuvent que recueillir, cultiver, élever, transformer ce que mère nature nous offrait en surabondance jusqu’à ce siècle …
L’étymologie nous guide : éco-nomos : la loi de la maison. la gestion de la maison, le soin de la maison … de cette « maison commune » évoquée dans le message au monde « Laudato si » de l’actuel évêque de Rome, message sous titré « sur la sauvegarde de la maison commune »), en écho à la célèbre alerte de Chirac à Johannesburg (« notre maison brûle et nous regardons ailleurs »).
L’économique me semble être le champ de base de notre responsabilité sociale, le politique en étant le coeur, le religieux se situant au-delà, pouvant au mieux réunir des individus clivés sur les terrains éco. et politique … au pire sacraliser ces clivages.
Dans ce champ économique, le principe de la « destination universelle des biens » me semble fondamental. Contre la pratique bien ancrée « propriété privée » = « c’est à moi, pas touche ». Les biens que nous « possédons » sont destinés à tous, le « propriétaire » en est en fait le gestionnaire, chargé d’en faire un juste usage.
Cette destination universelle doit certes s’entendre en terme de justice sociale vis-à-vis des contemporains (redistribution) mais d’abord dans l’interaction avec la nature et avec les générations suivantes : « L’environnement se situe dans la logique de la réception. C’est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante » (extrait de Laudato Si).
Je garderai quant à moi la trilogie « l’économique, le politique, le religieux » pour formuler les grands champs à travailler pour développer-mûrir-accomplir le SO de mon SOI (SOcio-Individuel). Je trouve qu’on est plus invité à cultiver ces champs qu’avec les formulations « l’économie, la politique, la religion » ou « la nature, la cité, la religion » qui me semblent faire plus penser à des sujets d’étude qu’à des terrains d’engagement.
Quelle est la place de l’écologie dans ces marches d’humanité ? Je ne la trouve pas… C’est pourquoi je propose une marche « alternative »… démarquant « l’économie » par « l’écologie » interrogeant l’humain dans le système vivant qu’il habite. Faut-il alors raccorder l’économie au politique ? Le débat est ouvert…
L’étymologie des deux mots : « écologie » et « économie » (forgés à partir du grec ancien) renvoie comme aux deux versants d’une même réalité.
L’éco-logie = L’art de connaître la maison ?
L’éco-nomie = L’art de gérer la maison ?
De quelle maison s’agit-il ? L’environnement terrestre incluant minéral, végétal, animal, humain ? Ou seulement les sociétés humaines ? Ou de façon plus abstraite : l’organisation des éléments d’un système complexe ?
J’explore une piste, consistant à exprimer au pluriel les 3 marches du bien commun (biens communs ?) :
– les écosystèmes
– les politiques
– les religions
A suivre …